Notre père, qui est à l’écran

De nos jours, au Québec (car mes connaissances ne permettent pas de savoir comment cela se passe ailleurs) la religion a une baisse de popularité. Je dis «popularité», car pour ma génération, cela ressemble plus à une tendance qu’à un mode de vie à proprement parler. Pourtant, la masse ne se retient pas d’idolâtrer pour autant, elle a tout simplement changé de «religion». Désormais, Dieu a plusieurs noms; Brad Pitt, Johnny Deep, George Clooney (pour ne nommer que ceux-là).

Comme nos grands-parents lisaient la bible, nous lisons ce qui s’appelle des JOURNAUX À POTINS et nous sommes à l’heure pour attendre le nouvel exemplaire toutes les semaines. Les journaux vont jusqu’à se spécialiser sur ce culte que nous vouons aux artistes de cinéma. Ils nous apprennent qui sort avec qui, qui a trompé qui, avec qui, qui va se marier, où, qui est enceinte, etc.  Voilà des confidences que nous ne connaissons même pas des personnes près nous, à moins que l’importance de notre relation pour cette personne l’incite à se confier à nous. De plus, nous nous y intéressons comme s’il s’agissait de nos propres amis, de notre propre famille. Nous sommes liés à ses acteurs, sans les connaître ni d’Adam ni d’Ève. Nous avons, en plus, des millions de photographies qui nous font vivre cela «comme si nous y étions».

De plus, ces informations nous permettent de juger, nous en donne le droit. On peut haïr un acteur, on peut l’adorer, mais est-ce qu’on le juge vraiment pour son travail? Pas tout à fait… Les médias nous ont donné le droit de savoir et donc de juger. C’est un automatisme! Le problème, c’est que l’on continue de les juger selon les critères moraux de la religion catholique. S’il n’avait pas été populaire, est-ce qu’on aurait été intéressé par les pratiques adultères de telle personne? Non, on ne le connait, on s’en fout, c’est sa vie. Par contre, cet acteur X est un vrai salaud, et voilà la masse qui compatit avec sa femme.

Notre société a besoin de potins, avant on se rejoignait au magasin général pour apprendre les dernières nouvelles, maintenant les revues nous proposent une panoplie de rumeurs. Est-ce vraiment un drame? Selon moi, pas vraiment, même si les acteurs se retrouvent avec leur réputation entachée, il y a toujours quelqu’un pour les aimer, pour aller voir les films dans lesquels ils jouent, et leur réputation n’est jamais vraiment complètement entachée. Cela me fait penser à la mythologie grecque.

Ces Dieux avaient de multiples histoires s’apparentant aux téléséries que l’on connait avec des infidélités, des trahisons, etc.  Et pourtant les Grecs continuaient de les respecter. La même chose est viable pour les «stars». Je n’arrive pas à imaginer quelle horreur une «star» pourrait faire pour réellement perdre tout le monde, tout son public. Les acteurs ou actrices de cinéma sont intouchables, c’est sûrement une des raisons qui fait qu’ils produisent un tel sentiment de culte dans la masse. Bien sûr, c’est mon opinion, et je peux faire fausse route, mais demandez-vous sincèrement? Vous n’avez jamais eu de conversation avec un ami à propos de tel ou tel acteur? Vous n’avez jamais jugé un acteur pour ses actions? Vous n’avez jamais été intrigué par le titre d’un journal à potins? On a tous un peu cette petite perversion vous ne trouvez pas?

One thought on “Notre père, qui est à l’écran

  1. Ça me fait penser, il n’y a pas si longtemps : la séparation de Johnny Depp et de Vanessa Paradis ! Je ne suis pas du tout du genre à surveiller les potins des stars et à m’y intéresser, mais pour une fois ce titre m’avait interpellé. Je trouvais ce couple tellement plein de charme que quand j’ai appris la nouvelle, c’est comme ci chacune des deux personnes avaient perdu un peu de son charme pour moi … Pensée totalement ridicule je l’accorde et qui m’avait étonné moi même !
    Leur vie privée ne devrait pas influencer notre regard sur la personne en tant qu’acteur ou chanteur.
    Bref, je trouve que les médias arrivent parfaitement à créer chez nous cette sensation de se sentir impliqué dans la vie des stars au point de nous donner le droit de les juger ailleurs que sur le plan professionnel.

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